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  • Pollution des terres par le Chlordécone NOS REVENDICATIONS: Mise en sécurité sanitaire de la population Guadeloupéenne. la mise en place d'une tracabilité alimentaire incontestable et d'une cartographie fiable. Le dédommagement des victimes.
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17 avril 2013

GUADELOUPE : MONSTRE CHIMIQUE

 Bonjour

Nous vous livrons ci-dessous les résultats de l'enquête effectuée, en Martinique et en Guadeloupe,  par la journaliste Martine Valo. Cette enquête est très bien documentée, nous vous invitons à la faire connaître autour de vous.

Cordialement.

Association ASSE.

 

   

Guadeloupe : monstre chimique

LE MONDE| 16.04.2013  à 19h00

Martine Valo

 

A la Martinique, lundi 15 avril, plus d'une centaine de marins pêcheurs ont manifesté dans les rues de Fort-de-France. En janvier déjà, ils avaient bloqué l'accès du port jusqu'à ce que le gouvernement leur accorde 2 millions d'euros – qu'ils attendent toujours. La contamination due au chlordécone a rendu leurs langoustes impropres à la consommation. A la Guadeloupe, l'exaspération monte pour la même raison. Après avoir pollué les sols, ce pesticide poursuit ses dégâts en mer. Une catastrophe écologique qui prend la dimension d'un désastre économique aux Antilles françaises.

"Des pesticides, j'en avale depuis trente ans et je continue de manger mon poisson. Mais mes petits-enfants, qu'est-ce qu'il va se passer pour eux ?", soupire Franck Nétri, pêcheur depuis toujours sur la côte sud-est de la Guadeloupe. A 46 ans, il ne voit pas comment il pourra se reconvertir. Il sait qu'il n'a pas le choix : la zone où la pêche est interdite va encore être étendue. Un arrêté préfectoral de 2010 l'avait fixée à 500 mètres du rivage, elle doit passer à 900 mètres. Les derniers arbitrages en cours avec les experts et la préfecture ne laissent guère de doute.

Le chlordécone est un perturbateur endocrinien avéré, un neurotoxique classé cancérogène possible en 1979. Le littoral est l'ultime territoire contaminé : la molécule est arrivée progressivement dans l'eau des rivières. Vouée à la culture de la banane d'exportation, la région de Basse-Terre est l'épicentre de la pollution au chlordécone. Au fur et à mesure de la contamination, il a fallu stopper des élevages de ouassous – la crevette bleue chouchou de la cuisine caribéenne –, et la pêche en eau douce. Il a fallu cesser de consommer le crabe de la mangrove et les poissons d'estuaire. Le nouvel arrêté précisant quelles seront les espèces autorisées, pêchées au large, n'est pas encore paru.

Lire : L'épandage aérien de pesticides n'aura plus lieu à la Guadeloupe (édition Abonnés)

Dans le petit port de pêche de Bananiers – quelques barques à l'ombre d'un bouquet de cocotiers, des casiers en vrac et une colonie de pélicans –, la consternation le dispute à l'amertume. A 10 heures, pourtant, les clients se pressent devant le poisson frétillant. C'est 10 euros le kilo, quelle que soit l'espèce. Contaminée ou non. Les pêcheurs reconnaissent qu'ils jouent au chat et à la souris avec les représentants des affaires maritimes, qui viennent couper sans ménagement les bouées des casiers. "Ils veulent nous foutre à la porte de la mer, laisser la place aux touristes", grincent-ils.

Environ 70 familles vivent de cette activité. "Il n'y a pas d'amélioration possible, déplore Nicolas Diaz, biologiste pour le comité régional des pêches de Guadeloupe : le chlordécone est piégé dans la vase des estuaires, il va être largué à chaque tempête. Il y en a pour des générations !" Depuis le 15 février, la préfecture a promis aux pêcheurs de faire réaliser une étude d'impact économique. Ils attendent surtout un dédommagement.

En 2009, l'Etat avait octroyé 10 000 euros maximum à chaque patron de pêche pour solde de tout compte – ces derniers s'étaient imaginé qu'il s'agissait d'une simple aide d'urgence. Leurs bateaux sont trop modestes pour aller travailler au large et Bruxelles, qui ne souhaite pas voir la puissance de la flotte européenne s'accroître, ne leur permettrait pas, de toute façon, d'acquérir des moteurs plus puissants.

Nombre d'Antillais voient comme un scandale d'Etat ce chlordécone épandu pour lutter contre un charançon amateur de bananes, de 1972 à 1993. L'outre-mer avait obtenu une dérogation spéciale, car la métropole avait officiellement banni cet insecticide en 1990, tandis que les Etats-Unis avaient stoppé net sa production et son utilisation dès 1976. Trop dangereux.

TOUTE LA CHAÎNE ALIMENTAIRE EST CONTAMINÉE

Les agronomes relativisent son impact : les sols des plantations n'avaient-ils pas commencé à se gorger de pesticides dès les années 1950 ? Certes, mais le chlordécone se révèle coriace, sa durée de vie est estimée à sept siècles. Il va falloir vivre avec ce "monstre chimique", comme l'avait qualifié Jean-Yves Le Déaut, député PS de Meurthe-et-Moselle, docteur en biochimie et auteur d'un des nombreux rapports sur cette catastrophe.

Avant les rougets barbets, les brochets de mer, les mérous, derniers contaminés, la présence de la molécule a été repérée dans l'eau de source en Martinique en 1999, puis dans les patates douces, les ignames, le manioc. Mais paradoxalement pas dans les bananes. Depuis, on découvre, analyse après analyse que le chlordécone a contaminé toute la chaîne alimentaire, y compris la viande des bovins et des poules – avec une concentration élevée dans les œufs. Le gibier local, la tourterelle à queue carrée et la grive à pieds jaunes, est touché. On voit mal comment le cochon élevé sous le manguier y échapperait. Chaque fois qu'on la cherche, on la trouve. Même dans le lait maternel.

Les familles modestes qui tirent une partie de leurs revenus de la vente informelle ou du troc des produits de leur jardin ont vu leur mode de vie bouleversé. Après deux années de diagnostic pour délimiter les zones les plus contaminées, l'équipe chargée du programme Jardins familiaux (JAFA) mène depuis 2009 une intense campagne d'information. Messages à la télévision et à la radio, séances théâtrales et "manifestations ludiques et didactiques" se multiplient. Ses membres sont allés rencontrer plus de 10 000 familles chez elles. "On leur dit de ne plus planter de tubercules ni de racines, d'en manger moins. On leur répète qu'ils peuvent cultiver des tomates, des fruits, mais ils ont toujours des doutes", résume Johann Agrapart, un des piliers de l'association.

Le choix d'un modèle intensif largement subventionné de production de bananes destinées à l'exportation a fait de Karukera ("l'Ile aux belles eaux", l'ancien nom de la Guadeloupe) un laboratoire grandeur nature d'une pollution diffuse. Malgré la mobilisation de plusieurs organismes publics de recherche, il ne se dégage aucune solution réparatrice pour la terre et l'eau.

SURRISQUE DE CANCER SIGNIFICATIF

Luc Multigner travaille, lui, sur les effets de l'organochloré sur la santé des populations. Médecin épidémiologiste à l'Inserm, il coordonne une équipe de chercheurs qui a commencé par se préoccuper, en 2002, de la fertilité des travailleurs des bananeraies – sans conclure à un effet manifeste. Sur la fréquence des cancers de la prostate en revanche, les chercheurs ont mis au jour un surrisque significatif lié à une exposition chronique.

Puis ils ont examiné une cohorte de 1 042 femmes et leurs enfants exposés au pesticide in utero. Avec un réseau international de scientifiques, cette équipe a étudié le développement de 153 de ces nourrissons âgés de 7 mois. Les conclusions publiées dans la revue Environmental Research en 2012 sont alarmantes : retard du développement psychomoteur, moindre appétence visuelle pour la nouveauté, réduction de la vitesse d'acquisition de la mémoire visuelle...

Une deuxième série de tests à l'âge de 18 mois a confirmé un retard de la motricité fine de la part des garçons de la cohorte, selon les résultats publiés en janvier par NeuroToxicology. Cette enquête nommée "Timoun" (enfant en créole) a fait beaucoup de bruit aux Antilles. Mais à Paris ?

Dans son bureau de l'université Antilles-Guyane, Luc Multigner attrape un vieux fascicule sur une étagère. "C'est le rapport d'Alain Kermarrec sur la contamination de la faune et de la flore de Guadeloupe. Métaux lourds, organochlorés... tout y est. Il date de 1980 et avait été envoyé entre autres au ministère de l'environnement." Pourquoi personne n'a-t-il entendu l'alerte ? En 2007, quatre associations et la Confédération paysanne ont déposé une plainte. Après quelques rebondissements judiciaires, une procédure est en cours au pôle santé du tribunal de Paris.

"ÇA VA DURER"

Ce dernier a mandaté Luc Multigner et le toxicologue Jean-François Narbonne comme experts dans cette affaire. L'épidémiologiste, qui doit rendre son mémoire en juin, a d'autres projets d'études sur la santé des enfants, les hépatites, le cancer de la prostate et celui du sein... "Le problème n'est peut-être pas de la même ampleur que la catastrophe de Fukushima, mais il est comparable dans sa complexité, analyse-t-il. Ce n'est pas une crise qu'on peut gérer, résoudre, pour passer ensuite à autre chose. Non, ça va durer."

S'il a tardé à faire face, l'Etat ne nie pas ses responsabilités. Plusieurs ministères ont concentré leurs actions dans deux plans gouvernementaux et engagé 33 millions d'euros lors de la première période de 2008 à 2010. Ces financements ont permis de mettre en place nombre de recherches, de publications, d'analyses, de contrôles des denrées alimentaires. Le deuxième plan chlordécone court jusqu'à fin 2013, mais rien ne dit qu'il sera suivi d'un troisième. La tentation des autorités est de faire rentrer la catastrophe antillaise dans le rang des programmes communs nationaux, comme les plans Ecophyto et Santé environnement, sans traitement spécifique.

Quelques associations se battent avec persévérance au nom de la santé des habitants ou de la biodiversité exceptionnelle de l'archipel, sans grande mobilisation de la part de la population, apparemment fataliste. Lassés peut-être, les élus locaux ne se font pas davantage entendre, ou alors pour défendre les intérêts des planteurs. Les Antilles expédient 270 000 tonnes de bananes par an en Europe, c'est la seule véritable filière exportatrice. Quant au ministre de l'outre-mer, Victorin Lurel, qui fut directeur de la chambre d'agriculture de la Guadeloupe, il connaît bien le dossier – mais n'est guère bavard.

Martine Valo

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14 avril 2013

RESULTATS DE L'ETUDE TI-MOUN

Après 8 ans de recherche en Guadeloupe, l'Inserm vient de publier les résultats de l'étude Ti-Moun.

« Aujourd'hui, on veut savoir si les retards liés à la chlordécone sont réversibles »

 

Pour prendre connaissance des réponses apportées par le Dr Multigner dans un  l'entretient accordé au journal France-Antille-le 19-09-2012, suivre le lien ci-dessous.

 
Luc Multigner, chercheur épidémiologiste à l'Institut national de la santé et de la
recherche médicale (INSERM) : « Aujourd'hui, on veut savoir si les retards liés
à la chlordécone sont réversibles »


Si le lien ne fonctionne pas, copiez dans la barre d'adresse de votre navigateur le lien :
http://www.guadeloupe.franceantilles.fr/actualite/education-sante-environnement/luc-multigner-chercheur-epidemiologiste-a-l-institut-national-de-la-sante-et-de-la-recherche-medicale-inserm-aujourd-hui-on-veut-savoir-si-les-retards-lies-a-la-chlordecone-sont-reversibles-186994.php

14 avril 2013

CHLORDECONE: LES BEBES PAIENT LA FACTURE

 

 

    

IMPACT DU CHLORDECONE SUR LE DÉVELOPPEMENT DES NOURRISSONS

 

En 1979, l'OMS avait classé ce produit comme cancérogène possible, ce que confirmait l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) en juin 2010, dans le Journal of Clinical Oncology, pour le cancer de la prostate. Aujourd'hui le produit est également considéré comme un perturbateur endocrinien.

Pour en savoir plus, lire l’article sur le sujet, en suivant le lien ci-dessous.

http://www.allodocteurs.fr/actualite-sante-antilles-l-impact-du-chlordecone-sur-le-developpement-des-nourrissons-8131.asp?1=1

 

2 avril 2013

LETTRE OUVERTE DU "COLLECTIF VIGILANCE CITOYENNE"

           

                          

Collectif Vigilance Citoyenne

Guadeloupe

Lettre Ouverte

A

Monsieur le Président de la République, François HollandeMonsieur le Premier Ministre, Jean-Marc Ayrault

Madame la Ministre des Affaires sociales et de la Santé, Marisol Touraine

Monsieur le Ministre de l’Agriculture, de l’Agroalimentaire et de la Forêt, Stéphane Le Foll

Madame la Ministre de l’Ecologie, du Développement Durable et de l’Ecologie, Delphine Batho

Monsieur le Ministre des Outre-mers, Victorin Lurel 

Madame la Préfète de Guadeloupe, Marcelle Pierrot 

Messieurs et Madame les députés de Guadeloupe, Eric Jalton, Gabrielle Louis-Carabin, Ary Chalus 

Messieurs les sénateurs de Guadeloupe, Félix Desplan, Jacques Cornano, Jacques Gillot 

Madame la Présidente du Conseil Régional de Guadeloupe, Josette Borel-Lincertain 

Monsieur le Président du Conseil Général de Guadeloupe, Jacques Gillot 

Mesdames et Messieurs les conseillers régionaux 

Mesdames et Messieurs les conseillers généraux 

Mesdames et Messieurs les Maires de Guadeloupe 

 

 

La demande de dérogation à l’interdiction de l’épandage aérien déposée par la Sica LPG (Les Planteurs de Guadeloupe) le 18 janvier 2013 à la Préfecture de Guadeloupe est dans la droite ligne d’une lutte constante, mais malheureusement sans espoir, menée depuis quarante ans, contre les cercosporioses jaune, et tout récemment noire, des bananiers produisant la variété d’exportation « CAVENDISH ». Et cela à l’heure où le gouvernement se dit prêt à interdire définitivement l’épandage aérien (Conférence environnementale des 14 et 15 septembre 2012 : Chantiers prioritaires, méthode et calendrier, paragraphe 21). 

Si les planteurs ont jusqu’à présent réussi à maîtriser la cercosporiose jaune, au prix de multiples épandages aériens, et en utilisant abondamment comme adjuvant une huile paraffinique (banole) bien loin d’être inoffensive, il n’en va pas de même avec la noire apparue en Guadeloupe début 2012 et bien plus redoutable. Cette nouvelle maladie, à laquelle est très sensible la variété Cavendish, demande en effet plus d’interventions d’épandage de fongicides, ce qui est actuellement loin d’être possible, compte tenu du « panel » de produits phytopharmaceutiques autorisés disponibles. De plus, le banole, jusqu’à nouvel ordre, n’est plus autorisé et l’utilisation de l’eau comme diluant des fongicides est sans conteste bien loin d’être aussi efficace, et impose d’augmenter encore le nombre d’interventions.

Or les seuls fongicides actuellement autorisés avec l’eau sont le BION 50 WG, le TILT 250 et le CONSIST (le SICO a été évalué par l’ANSES uniquement avec comme adjuvants 100% huile ou 50% huile/50% eau, ce qui ne l’autorise pas à être utilisé avec de l’eau uniquement), lesquels ne peuvent totaliser que 11 épandages annuels. A peine suffisant contre la cercosporiose jaune, et largement insuffisants contre la noire.

Il est scandaleux que les planteurs de bananes n'osent avouer que ces restrictions les obligeront à recourir à des traitements terrestres supplémentaires. Peu leur importe de polluer plus en répandant plus de produits sur les sols ! Que disent à ce sujet les responsables sensés veiller sur la protection de nos populations ?

Le LPG qui ne se souciait des principes constitutionnels de protection de la santé publique et de l'environnement, reconnaît soudain la dangerosité des produits qu'ils déversent, depuis le jugement du tribunal administrative interdisant l'épandage aérien suite à une plainte déposée par un groupe d'associations soucieux de la santé de la population et de la protection de la flore comme de la faune. Mais il introduit une nouvelle demande de dérogation en s'appuyant sur des avis favorable de l’ANSES, l’agence française chargée de délivrer ces avis, après évaluation des produits. Or, sur ces derniers, seule la toxicité des imidazolés (propiconazole et difénoconazole) est évaluée. Le SICO (en cas de traitements terrestres) contient certes 23% de difénoconazole mais aussi plus de 60% d'hydrocarbures benzéniques alors que le benzène est reconnu par l'Etat comme pourvoyeurs de cancers du sang chez les travailleurs le manipulant.

Il n’est pas admissible que cette agence ne tienne compte que des données fournies par les industriels, pratique qui laisse planer un fort doute légitime sur l’impartialité de ses analyses. De plus, maintes manifestations toxiques de substances chimiques, et notamment les effets des faibles concentrations à long terme et les effets cocktails sont ignorés. A l’exception des médicaments, la toxicité des substances chimiques pour les humains n’a donc jamais été systématiquement évaluée (On se contente en général d’essais sur des animaux de laboratoire). Dans ce contexte, le principe de précaution inscrit dans la constitution en février 2005 est bafoué.

En termes de dangerosité, les fongicides cités sont selon les produits et les sources : carcinogène possible, perturbateur endocrinien suspecté, de toxicité à long terme aigue pour l’homme(foie) et tous très toxiques pour les organismes aquatiques. 

Le LPG souligne la nécessité de recourir sans cesse à de nouveaux fongicides pour combattre efficacement les cercosporioses. Ils précisent d’ailleurs dans leur demande :

« Produits phytopharmaceutiques utilisés : tous produits évalués et autorisés à être utilisés

par voie d’épandage aérienne pour lutter contre les organismes nuisibles susmentionnés ». Comment peut-on délivrer un blanc-seing aux planteurs leur permettant d’utiliser sans préavis toute nouvelle substance mise sur le marché, sachant de plus qu’elles sont souvent encore plus dangereuses que les précédentes ? Ils s’inscrivent ainsi dans une course en avant pour au moins huit ans encore, car la disponibilité de variétés Cavendish résistantes aux cercosporioses ne pourrait s’avérer effective qu’à cet horizon. Le caractère soit disant très exceptionnel de la dérogation risque donc de devenir une norme. Pendant encore combien d’années le LPG devra-il solliciter des dérogations ?

La culture intensive d’exportation de cette variété très fragile, devant répondre à des critères de qualité extrêmement stricts et faisant de plus en plus face à la concurrence internationale au fur et à mesure de l’abaissement programmé des barrières douanières, n’a pu être maintenue jusqu’à présent que grâce aux subventions généreuses du programme POSEI. Elle a ainsi bénéficié entre 2007 et 2011 d’une aide d’un montant annuel moyen de plus de trente millions d’€, ce qui représente 15 000 €/ha ou 100 000 € par emploi direct ou indirect. Cette manne financière a été « détournée » (rapport Cour des Comptes 2011) au détriment des autres activités agricoles qui permettraient d’atteindre une meilleure autonomie alimentaire de la Guadeloupe. Ce schéma d'exportation de produits d'agriculture intensive, d'importation à prix forts des aliments indispensables à la consommation, au détriment du développement de la production locale, est le modèle classique que l'on impose aux pays sous-développés. La Guadeloupe en est à moindre échelle une parfaite illustration.

Aux subventions cumulées depuis 2006 (188,67 millions d’ , il faut ajouter les 64€€ des plans Chlordécone I et II, suite à la tragédie que tout guadeloupéen connait et qui a conduit, après deux dérogations criminelles accordées pour « épuiser les stocks », aux conséquences actuelles : augmentation exponentielle des cancers de la prostate, atteinte grave au développement des nourrissons, pollution de la très grande majorité des soles bananières traitées pour 800 ans, interdiction de la pêche mettant sur la paille 130 familles de pêcheurs entre Vieux-Habitants et Goyave, sol pollué pour plusieurs siècles, etc. Ces subventions n’auraient-elles pas pu être mieux utilisées pour soutenir des alternatives de développement agricole utiles au développement économique de la Guadeloupe, et créatrices d’emploi ? C’est ce que réclame d’ailleurs le Conseil Général de la Guadeloupe qui « demande à l’Etat d’intensifier la recherche en matière de solutions alternatives (plantes résistantes) en mobilisant les fonds accordés à la filière banane dans le cadre de la compensation de la baisse des droits de douane à l’importation ».  

Selon les déclarations du Ministre Stéphane Le Foll au récent Salon de l'Agriculture , trouver des alternatives à cette culture intensive , « ça prendra du temps !» . Faut-il comprendre par là que l'usage des pesticides pour lutter contre les cercosporioses s'installera dans la durabilité au risque d'allumer une nouvelle bombe sanitaire à retardement comme pour la Chlordécone dont les conséquences de l'utilisation entre 1972 et 1993 n'ont été officiellement reconnues qu'en 2008 ?

Le Collectif de Vigilance Citoyenne considère au contraire que seule la non reconduction de ces pratiques et logiques qui arrivent à leur terme peut accélérer le processus de recherche de solutions viables. La défense des intérêts économiques et financiers d'une poignée de planteurs ne peut justifier que l'on continue d'aggraver l'état sanitaire des habitants, des sols et des rivières.

Le Collectif de Vigilance Citoyenne n’est pas contre la banane, mais contre des méthodes culturales sans avenir qui obèrent les autres activités agricoles. Il s’oppose aussi au déversement de produits phytosanitaires, sans aucun espoir d’amélioration de la santé des bananiers, sur une terre déjà longuement meurtrie par des pratiques qui n’ont que trop duré.

Le Collectif salue le courage des élus et des organismes de santé qui se sont prononcés pour l'arrêt de l'épandage aérien et appelle à la responsabilité de l'ensemble des décideurs de l'État et des collectivités pour que soient engagées d'urgence une réflexion et des actions sur une meilleure utilisation des aides accordées à l'agriculture. Rompre avec la facilité, dépasser les vieilles habitudes, pour imaginer autrement l'avenir de l'agriculture guadeloupéenne et envisager de nouvelles perspectives d'emploi sont les principaux mobiles du combat engagé.

 

Pointe-à-Pitre, le 05 mars 2013

Le Collectf Vigilance citoyenne

           

1 avril 2013

COMMUNIQUE DE PRESSE


 Chers sympathisants et amis

Vous avez été informé par la presse du rebondissement de la plainte pour « mise en danger de la vie d’autrui et administration de substances nuisibles » que nous avions déposée avec les association « S.O.S. ENVIRONNEMENT », « l’UNION REGIONALE des CONSOMMATEURS (U.R.C.) » et « l’UNION des PRODUCTEURS de la GUADELOUPE (U.P.G.) ». Le nouveau juge d’instruction en charge de cette plainte vient d’ordonner une expertise.

Vous trouverez ci- dessous le communiqué de presse fait à ce sujet par le collectif d’avocats qui avait porté cette plainte.

 

                         COMMUNIQUE DE PRESSE

  

Notre ténacité aux côtés  de l'Association UNION REGIONALE DES
CONSOMMATEURS DE LA GUADELOUPE (URC) et L'UNION DES
PRODUCTEURS DE LA GUADELOUPE (UPG) a payé. 

Après 7 années d'attente et de demandes réitérées, la plainte que nous avons déposée
pour mise en danger de la vie d'autrui et administration de substances nuisibles, depuis
le 23 fvrier 2006, vient de faire un bond qualitatif substantiel. 

Le nouveau Juge d'lnstruction, Madame Anne BAMBERGER, qui a repris le dossier en
mains, vient d'ordonner, le ler février 2013, une expertise, dont vous trouverez, ci-
aprè, le détail de la mission :

 <<1/- Dresser un historique de l'utilisation du CHLORDECONE aux Antilles à partir de
1981 : de  son autorisation à son interdiction, 

2/- Décrire, le cas échéant, les effets néfastes du CHLORDECONE sur l'être humain en
envisageant les différents modes d'exposition (contact, inhalation, ingestion, voie
transplacentaire...) et en précisant les conditions de survenue de ces effets.
 

3/- Préciser l'état des connaissances en la matière entre 1981 et 1993, ainsi que pour la
période allant de 1994 à aujourd'hui.

4/- Dire s'il existe un risque Sanitaire scientifiquement établi consécutif à l'utilisation
du CHLORDECONE pour le traitement des bananeraies et quelle en est la nature.
Dans l'armative, dire au regard des données acquises de l"époque, si ce risque 'était établi entre 1981 et 1993, et entre 1994 et aujourd'hui. 

5/- Dire s'il existe un lien de causalité établi entre une quelconque pathologie humaine
et une exposition au CHLORDECONE, qu'il s'agisse d'une exposition par contact, inhalation, voie transplacentaire, ou ingestion, notamment par le biais de produits de l'agriculture cultivés sur des terres contaminées.

Dans l'affirmative, dire si ce lien de causalité était établi et connu entre 1981 et 1993, et entre 1994 et aujourd'hui. 

6/- Faire plus généralement toute remarque utile.>>

 

Nous plaçons toute notre confiance dans la compétence et l'intégrité des experts de renommée Internationale qui ont  désignés, à savoir :

 

Monsieur Jean-Francois NARBONNE - 33320 EYSINES,

Monsieur Luc MULTIGNER - Institut de Recherche sur la Santé, l'Environnement et
le Travail - Faculté de  Médecine Campus de FOUILLOLE. 

Les experts ont jusqu'an 30 juin 2013 pour accomplir leur mission.

 

 

Maitres Harry DURIMEL, Jean-Claude DURIMEL, Roland EZELIN, Tania
BANGOU, Evita CHEVRY, Sarah ARISTIDE.

 

 

 


 

                             

 

                  

 

 

 

                       

 

 

 

 

 

 

 

                         

 

 

 

 

 

 

                       

 

 

 

                           

 

                       

 

 

 

                                  

 

                       

 

 

 

                                

 

 

                                  

                          

 

                       

 

 

 

                                   

 

 

 

 

 

 

 

                             

 

                       

 

 

 

 

 

 

       

                     

 


 
  
  
  
  
  
  
  
  
  
  
  
  
 
 
 


 
 
  
  
  
  
  
  
  
  
  
  
  
  
 
 
 


 

   

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4 mars 2013

LES PESTICIDES RENDENT LES PAYSANS ET LES ...PLANTES MALADES

Bonjour

Les pesticides rendent les paysans et les … plantes malades

Nous vous invitons à Prendre connaissance de ce qu’écrit Marie-Monique Robin, Journaliste à ARTE, sur le sujet.

- « les dangers et les risques des pesticides pour la santé sont sous-évalués ;

- le suivi des produits après leur mise sur le marché n'est qu'imparfaitement assuré au regard de leurs impacts sanitaires réels et les effets des perturbateurs endocriniens sont mal pris en compte ;

- les protections contre les pesticides ne sont pas à la hauteur des dangers et des risques ;

- les pratiques industrielles, agricoles et commerciales actuelles n’intègrent pas toujours suffisamment la préoccupation de l'innocuité pour la santé lors du recours aux pesticides ».

Si vous êtes indignés par les méfaits des pesticides et comme nous, vous pensez que l'épandage aérien de ces pesticides présente un risque supplémentaire pour notre santé et notre environnement, alors pour plus d’information cliquez sur le lien ci-dessous.

http://robin.blog.arte.tv/category/notre-poison-quotidien/

 

 Cordialement

30 septembre 2012

PETITION PUBLIQUE AU PARLEMENT EUROPEEN

 

  

   Bonjour

 

   Le mouvement «  Caraïbes-Écologie-Les Verts » et son porte parole H.Durimel, ont pris l’initiative de lancer une pétition publique devant le parlement Européen. Le but est d’alerter les Parlementaires sur la contamination des sols et des hommes par le chlordécone, et   l’autorisation d’épandage aérien de pesticides, dans ces « régions ultras périphériques » que sont la Guadeloupe et la Martinique. 

  L’initiative des Verts ne peut que renforcer le propre combat de notre association-ASSE, pour la protection de la santé, de l’environnement et de l’agriculture des Guadeloupéens.

Nous réclamons, depuis toujours, des mesures efficaces de protection et la mise en pratique du principe de précaution. 

 

Vous trouverez ci-dessous :

 

     > Le texte de la pétition au parlement Européen.

 http://www.harrydurimel.fr/public/HDFICHIER/CHLORDECONE_-_PETITION_AU_PARLEMENT_EUROPEEN.pdf

 

 

     >La pétition publique en ligne. 

       http://www.petitionpublique.fr/PeticaoVer.aspx?pi=P2012N28967

 

 

 

 

 

  

 

 

 

 

 

 

 

 

3 septembre 2012

CANCER ET PESTICIDES ORGANOCHLORES

 

 INTÉRESSANT CET ARTICLE PARU DANS LE JOURNAL « OUEST- FRANCE»,  A PROPOS DES TRAVAUX DE DEUX CHERCHEURS AU CHU D’ANGERS.(FRANCE).

 

 

Cancer et pesticides organochlorés 

 

Deux chercheurs angevins ont mis en avant le rôle de l'angiogénèse, formation de vaisseaux sanguins, dans le potentiel cancérigène des pesticides. Une avancée angevine.

Les voix de la science sont impénétrables. Comment imaginer que des bananes antillaises inspireraient, Nicolas Clere et Sébastien Faure, deux chercheurs angevins? C'est pourtant le point de départ de l'étude menée dans le laboratoire flambant neuf du CHU d'Angers. « Nous nous sommes basés sur une étude antillaise qui faisait le lien entre les pesticides organochlorés et un nombre élevé de cancers de la prostate », explique Sébastien.

Les scientifiques prendront le parti de mettre à jour le potentiel cancérigène du lindane et du chlordéconale, deux produits chimiques aspergés sur les bananiers.

L'histoire cancérigène de ces pesticides

A priori rien de nouveau. De nombreuses études ont déjà montré le potentiel cancérigène des pesticides organocholrés. Elles ont débouché sur l'interdiction dans l'agriculture française du lindane et du chlordéconale en 1993. Cependant, nous ne sommes toujours pas tirés d'affaire. Les pesticides en question sont toujours utilisés dans de nombreux pays comme aux États-Unis.

Plus grave encore pour nous autres Français, la vie ou plutôt la demie vie de ces pesticides est longue de plusieurs centaines d'années. « Ce terme de demie vie, explique Nicolas, signifie qu'on retrouve encore des résidus de ces produits dans l'environnement et notamment dans la terre. » L'agriculture française est donc, malgré elle, toujours concernée par la nocivité de ces produits chimiques.

La question « comment ? »

Les deux chercheurs ont décidé d'apporter une nouveauté en posant une question scientifique des plus pertinentes : la question « comment ? ».

Comment ces pesticides s'y prennent-ils pour favoriser le cancer? Voilà la réponse angevine: le fautif porte ce nom barbare d'angiogénèse. En d'autres termes, ces pesticides favorisent la formation de vaisseaux sanguins. Le trop plein de vaisseaux « nourrit » la tumeur et accélère le développement tumoral. Un procédé particulièrement nocif pour les cancers hormonaux dépendants, type sein, utérus ou prostate.

Dangereux même à petite dose

Les travaux des chercheurs angevins n'ont pas simplement complété les études précédentes, ils leur ont aussi donné de l'ampleur. « On a effectué les travaux avec des doses identiques aux rivières antillaises », expliquent-ils. C'est-à-dire qu'ils ont voulu coller au plus proche du réel en travaillant sur de petites quantités de pesticides. Auparavant, on mettait simplement en garde contre des surdoses de produits chimiques. « On a montré la nocivité des organochlorés, même à petite dose », simplifie pour nous Sébastien.

Les scientifiques mettent tout de même une limite à leur travail. Ces études cellulaires ont été réalisées sur le développement tumoral. La prochaine étape est toute trouvée: « Pour corroborer notre travail, il faudrait travailler sur la tumeur elle-même. »

SOURCE : Antoine LESSARD. / OUEST-FRANCE

 

 

 

 

23 août 2012

EPANDAGE AERIEN : UNE REACTION DU PROFESSEUR BELPOMME

  Bonjour à tous !       

Malgré les réactions de protestation de nombreuses associations guadeloupéennes et l’avis défavorables de certaines autorités, les  représentants de l’État se rangent, comme à l’accoutumée, du côté des forces économiques, en autorisant la pulvérisation aérienne de pesticides. La logique « capitaliste » prévaut  sur celle de la santé publique. Cette situation rappelle  étrangement le tragique  épisode de la pollution de nos sols par le chlordécone.

 Répétons que l’épandage aérien de pesticides a un effet négatif sur l’environnement, il ne se limite pas à la parcelle traitée.

 Le ministère de l’agriculture rappelle que « La règle c’est l’interdiction » -  de l’épandage aérien-. Mais alors il devient urgent de revoir les critères qui donnent droit à des dérogations.

 

Le Professeur Belpomme réagit dans un courrier paru sur le site « Antilles nouvelles »

Vous pouvez prendre connaissance de ce courrier en cliquant  sur le lien ci-dessous. 

 
 

 

4 juillet 2012

EPANDAGE AERIEN SUITE

 

ÉPANDAGE AÉRIEN DE PRODUIT PESTICIDE

 

Tout est fait comme si la vie de la banane était plus importante que la vie humaine !! 

Même si l'enquête publique sur le sujet est officiellement close, nous pouvons encore éviter le pire, en manifestant énergiquement notre opposition aux dérogations qui sacrifient, une fois de plus, la santé des populations aux intérêts privés.

Ci dessous nous vous communiquons une copie de la lettre de plainte et réclamation portant sur la consultation publique concernant l'épandage aérien et les produits utilisés. Cette lettre, rédigée par un groupe de médecins est adressée à la direction de l'ANSES. 

 Cliquez sur :Lettre_a_ANSES

 

 

 

 

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